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Octobre 2017
L'article du mois à connaître :

Robot-Assisted Colectomy for Left-Sided Colon Cancer: Comparison of Reduced-Port and Conventional Multi-Port Robotic Surgery.

J Laparoendosc Adv Surg Tech A. 2017 Apr;27(4):398-403.
Appréciation
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Mots clefs :
cancer du colon, laparoscopie, chirurgie robotique, single port, suites opératoires

Quand s’arrêteront-ils avec ce robot ? Pour moi, cela se termine !


Introduction : La chirurgie colorectale robot-assistée se développe, notamment pour la chirurgie carcinologique. Après plusieurs articles ayant démontré la faisabilité et la sécurité d’une résection colique ou rectale pour cancer à l’aide du robot Da Vinci par 5 trocarts, les trois auteurs se proposent ici de pousser encore plus loin le caractère mini-invasif de la voie d’abord en utilisant un « single port ». La difficulté pour un chirurgien travaillant en laparoscopie est d’obtenir une « triangulation » en cas d’utilisation d’un trocart unique. En laparoscopie à plusieurs trocart, cette triangulation est facile à réaliser (le trocart pour le système optique, le trocart permettant de passer les instruments opérateurs et le troisième dévolue à la pince d’exposition réalisent un triangle sur l’abdomen du patient). Ce problème de triangulation est maintenant réglé en partie grâce à l’utilisation de la dernière génération de robot Da Vinci. Le but de ce travail de phase 1 était de comparer les résultats techniques et anatomopathologiques de patients opérés par robot pour un cancer du colon gauche, par un seul trocart (plus un au moment de l’agrafage) ou comme « classiquement » par 5 trocarts.

Méthodes : Entre août 2013 et janvier 2016, 23 patients ont été opérés dans le groupe « single port » et 16 dans le groupe à plusieurs trocarts, par des chirurgiens experts.

Résultats : La durée opératoire est apparue plus courte avec la technique « single port » (durée moyenne de 258 minutes ± 67 vs 319 ± 66 minutes, p=0.009). Il n’y a eu aucune différence en termes de reprise de transit, de réalimentation, de douleurs postopératoires, de durée de séjour, de taux complications et de nombre de ganglions prélevés par pièce opératoire. Bien sûr, la longueur totale des incisions était différente, puisque c’était en partie le but de l’étude (38 ± 12 mm vs 83 ± 6 mm, p=0.01).

Conclusion : Cette étude montre la faisabilité et la sécurité de l’utilisation d’un trocart unique pour le passage des instruments du robot dans le traitement du cancer du colon gauche.

Mise en perspective : Les progrès des différentes générations successives de robot, l’articulation de plus en plus poussée des instruments, l’intégration de la triangulation en utilisant notamment des instruments flexibles et l’expérience des opérateurs permettent de repousser encore l’agression pariétale.
En plus de 25 ans au sein de notre belle Société, dont 12 ans au conseil d’administration et 3 ans de présidence, j’ai pu voir les progrès de la cœlioscopie, puis de la chirurgie robot-assistée dans le cancer colorectal. Je ne suis cependant pas sûr de voir l’exérèse du rectum par voie totalement naturelle puisque les statuts me demandent de quitter notre conseil d’administration après nos prochaines journées… Venez tous me saluer !

À suivre…

Jean-Luc Faucheron, Grenoble

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