tetiere-procto-alerte
Janvier 2018
L'article du mois à connaître :

Functional Results and Quality of Life Following Magnetic Anal Sphincter Augmentation in Severely Incontinent Patients

Ann Surg. 2017 Sept 11.
[Epub ahead of print]
Appréciation
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Mots clefs :
incontinence anale –
sphincter artificiel – scores – qualité de vie

Vivez contents, vivez continents !!


L’année 2017 s’est close pour notre procto-alerte sur la thématique de la qualité de vie des patients avec incontinence anale. Comment mieux commencer l’année 2018 qu’avec une piste de solution pour ces patients ? Et, qui plus est, avec un article français, publié dans la plus grande revue chirurgicale ! Et si enfin l’un des auteurs principaux de cet article n’est autre qu’un des membres du conseil d’administration de notre société, on peut raisonnablement se dire que l’année commence bien…

Cet article de l’équipe de Nantes avait donc pour objectif de présenter les résultats du sphincter anal magnétique (SAM) pour le traitement de l’incontinence anale. L’ensemble des patients chez qui un SAM a été posé entre décembre 2008 et janvier 2016, soit 45 patients, ont donc été inclus. Il s’agissait de patients avec une incontinence anale sévère, réfractaire au traitement médical bien conduit. Les patients avec prolapsus du rectum, maladie inflammatoire de l’intestin, infection péri-anale en cours, antécédent de cancer colorectal ou anal, de proctectomie ou d’irradiation pelvienne étaient exclus. Les résultats étaient évalués à l’aide d’un journal quotidien des selles, établi sur 3 semaines, et de questionnaires standardisés évaluant les épisodes d’incontinence (Le CCIS : Cleveland Clinic Incontinence Score) et la qualité de vie spécifique (Le FIQL: Fecal Incontinence Quality of Life score).

Le premier message de cet article est que la chirurgie de pose du SAM est globalement simple et bien tolérée, avec un temps opératoire moyen de 40 minutes et une durée d’hospitalisation postopératoire moyenne de 4 jours. Le SAM n’a pas pu être conservé chez 2 patients, en raison d’une migration spontanée (n=1) et d’une infection (n=1).

Le deuxième message est un message d’espoir important pour les patients avec incontinence puisque, après un suivi médian de 36 mois, le SAM permettait une amélioration significative de la quasi-totalité des critères étudiés, y compris les impériosités et les fuites de selles liquides, impactant si fortement la qualité de vie des patients (cf. notre dernière procto-alerte). En effet, seules les fuites de gaz n’étaient pas réduites par la pose de SAM.

En dernier lieu, les auteurs ont essayé d’identifier les facteurs pronostiques de « succès » de la pose de SAM, défini par une diminution d’au moins 5,5 du score CCIS par rapport à l’état préopératoire. En analyse multivariée, l’antécédent de chirurgie pour l’incontinence était le seul facteur indépendant identifié comme péjorant significativement le résultat du SAM.

Au total donc, le SAM apparaît comme un traitement efficace et sûr de l’incontinence anale sévère.

À suivre…

Bonne année à toutes et à tous !




Léon Maggiori, Clichy
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