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Mars 2018
L'article du mois à connaître :

Lémann Index at Diagnosis Predicts
the Risk of Early Surgery in Crohn's Disease

Liu W, Zhou W, Xiang J, Cao Q, Zhu J, Qi W, Chen P, Xie Q.
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Dis Colon Rectum.
2018;61:207-213.
Appréciation
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Mots clefs :
Crohn, résection, chirurgie, score Lémann, évolution, complication

Pire c’est déjà, pire ça sera !


La prévention de l’altération des capacités fonctionnelles du tube digestif est essentielle au cours de la maladie de Crohn. Tout facteur prédictif est donc bon à connaitre.

Ont déjà été identifiés comme facteurs péjoratifs le phénoptype pénétrant ou sténosant, l’âge jeune, le tabagisme, une corticothérapie, une fistule anale et une localisation iléale. Toutefois ces facteurs sont trop fréquemment retrouvés pour être spécifiques.

La capacité fonctionnelle digestive peut être évaluée par le score de Lémann qui mesure les dégâts digestifs dus à la maladie de Crohn, et aux gestes de résection chirurgicale (Pariente B, Mary JY, Danese S, et al. Development of the Lémann index to assess digestive tract damage in patients with Crohn's disease. Gastroenterology 2015;148:52-63.e3).

D’après cette étude chinoise, le score de Lémann serait autoprédictif : sa valeur lors du diagnostic initial d’une maladie de Crohn était fortement associée à une sanction chirurgicale luminale (chirurgie anale exclue) dans l’année suivante, et donc à son augmentation significative.

Dans cette série de 212 nouveaux cas recrutés en 3 ans un score de Lémann supérieur ou égal à 3,7 lors du diagnostic était associé à un risque augmenté de plus de 18 fois de subir dans l’année suivante une résection digestive chirurgicale. Le caractère fistulisant ou sténosant était aussi un facteur de risque indépendant, mais bien moins sensible (OR 7,4). Ni l’intensité de la poussée initiale, ni les immunosuppresseurs n’étaient des facteurs de risque de chirurgie, les antiTNF étaient protecteurs (OR 0,1).

Utiliser le score de Lémann comme indicateur initial de gravité serait plus spécifique que les facteurs de risques actuellement connus, mais ce score n’est pas encore totalement validé et son calcul est un peu lourd.

Toutefois il parait plein de bon sens de conclure avec les auteurs que plus l’intestin est altéré au début de la prise en charge d’une maladie de Crohn, plus vite il faut débuter un traitement efficace. Car le risque d’un geste chirurgical précoce aggravant encore le pronostic fonctionnel est élevé. Cela est aussi surement vrai pour les lésions ano-périnéales.

À suivre…




François Pigot, Talence
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