Dans tous les cas, il convient d’assurer une résection complète pour éviter la récidive locale et permettre une analyse anatomo-pathologique fiable. Cet élément est encore plus fondamental pour les adénocarcinomes où une exérèse pan-pariétale est impérative.
Pour ce faire, plusieurs techniques ont été proposées : voie trans-anale pure supposant que la lésion soit accessible au TR mais trouvant ses limites dans l’étendue en hauteur de la lésion, les possibilités d’exposition par la configuration du patient. L’abord postérieur de Kraske nécessitant une résection sacrée partielle avec la morbidité qu’elle suppose. Enfin, la proctectomie suivie d’une anatomose colo-rectale basse ou colo-anale est parfois le recours avec la potentielle morbi-mortalité et les résultats fonctionnels qu’on lui connaît.
C’est dans l’optique d’éviter ces gestes lourds pour des pathologies bénignes pour la plupart tout en respectant le cahier des charges de l’exérèse complète que Buess(1) a développé une première technique appelée TEM (Trans-anal Endoscopic Mucosectomy). Le principe est de créer par voie endo-anale un espace de travail permettant l’introduction d’une caméra et d’une instrumentation spécifique. Elle permet ainsi de s’affranchir du problème d’accès à la lésion tout en assurant une résection monobloc dans des conditions de contrôle et de sécurité opératoires optimales. Cependant, la rigidité du système, sa relative lourdeur de mise en place et de manipulation et son coût ont limités sa diffusion, en particulier dans notre pays.
Plus récemment, dans la cadre de la coelioscopie, est apparue la technique de SILS (Single Incision Laparoscopic Surgery) dont l’objectif est de réaliser des résections d’organes (vésicule, colon..) par un trocart unique spécifique (SILS-port). Il a alors été proposé d’utiliser ce même matériel pour la réalisation d’exérèses trans-anales dans les indications retenues jusqu’à présent pour la TEM.