Plusieurs études cas-témoins et de cohortes européennes et américaines ont démontré l’existence d’une diminution de la fécondité chez les patientes atteintes de maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) comparativement à la population générale. Cette hypofertilité est particulièrement marquée quand les jeunes femmes envisagent une première grossesse après le début de la maladie. Il n’existe pas de raison organique claire à l’exception des séquelles de chirurgie pelvienne chez les patientes opérées d’une anastomose iléo-anale. En dehors de ce contexte, l’hypofertilité semble être secondaire à une crainte de la maladie, des conséquences de la grossesse sur le risque de poussée, du risque de transmission de la maladie à la descendance et du risque fœtal des médicaments utilisés. Les gastro-entérologues référents ont un rôle important de conseil et de ré-assurance vis à vis de leur patiente afin de ne pas retarder l’âge de la première grossesse. Ceci est particulièrement important à une époque où l’âge moyen de la première grossesse augmente et atteint un âge ou la fécondabilité des femmes diminue progressivement. Il est également possible que la réserve ovarienne en follicules fécondants soit altérée au moins chez les patientes atteintes de maladie de Crohn (MC), phénomène aggravé par la consommation tabagique.
Concernant la situation particulière des femmes opérées d’une anastomose iléo-anale, le risque d’infertilité est multiplié par trois après l’intervention. Cette augmentation est secondaire aux adhérences pelviennes englobant l’appareil tubo-ovarien des patientes. L’abord chirurgical coelioscopique devrait permettre de diminuer considérablement ce risque dans les années à venir.
Société Nationale Française de Colo-Proctologie