On regroupe sous le terme d’entérite radique les complications intestinales de la radiothérapie abdomino-pelvienne définies par l’existence de lésions morphologiques acquises de la muqueuse et de la paroi intestinales. (1-2) L’entérite radique peut se présenter sous une forme aiguë ou chronique. L’entérite radique aiguë est la conséquence directe de l’irradiation abdominale ou pelvienne, son traitement est symptomatique et les symptômes régressent dans les semaines suivant l’arrêt de la radiothérapie (3,4). L’entérite radique chronique (ERC) peut apparaître 2 mois à 30 ans après l’arrêt de la radiothérapie et résulte d’une atteinte transmurale de l’intestin. Cinq à 15 % des malades nécessitant une radiothérapie abdominale ou pelvienne vont présenter des manifestations cliniques en rapport avec une ERC (5,6). L’ERC est une affection grave avec, dans les formes sévères, une survie actuarielle de 36 % cinq ans après la première consultation pour ERC (8). Du fait de résections intestinales itératives responsables parfois d’un syndrome du grêle court et/ou d’un tableau de sub-occlusion chronique, l’ERC peut nécessiter une nutrition parentérale à domicile (NPAD) prolongée. Elle représente ainsi de 4 à 12 % des causes de NPAD prolongée chez les adultes (8-10).
Le recours à une intervention chirurgicale est nécessaire dans environ la moitié des cas. Mais la chirurgie reste réservée aux atteintes sévères résistant au traitement médical car la mortalité est d’environ 15 % avec une morbidité majeure jusqu’à 50%(12).