En l’espace de 15 ans, le traitement des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) a été révolutionné par l’arrivée des biothérapies. En 2012, seules 2 biothérapies ont une A.M.M. dans les MICI, l’infliximab et l’adalimumab. Après une période d’euphorie qui a gagné à la fois les médecins et leurs patients, le rapport bénéfice/risques de ces traitements a rapidement alimenté les débats. Les anti-TNF, l’infliximab et l’adalimumab, sont les molécules les plus puissantes à notre disposition pour traiter les MICI. Deux essais cliniques, SONIC et SUCCESS, ont clairement démontré que l’association infliximab-azathioprine était la stratégie plus efficace dans les MICI.
Ces données ne font que confirmer celles déjà rapportées dans la polyarthrite rhumatoïde. Avec les essais RAPID et AZTEC qui montrent que l’azathioprine n’est pas plus efficace que le placebo dans la maladie de Crohn précoce et les données provenant de CESAME montrant un surisque de lymphomes et de cancers cutanés non mélanocytaires sous thiopurine, deux questions majeures se posent à l’heure actuelle en pratique clinique: quels patients ne doivent pas être traités par anti-TNF et faut-il systématiquement associer un immunosuppresseur aux anti-TNF ? Enfin, une fois l’obtention d’une rémission clinique sous anti-TNF, une autre question se pose au quotidien: peut-on arrêter les anti-TNF ?