Le traitement chirurgical du prolapsus interne du rectum ne se conçoit qu’en cas de symptômes fonctionnels invalidants. Il s’intègre souvent dans un syndrome d’obstruction à la défécation (constipation terminale) . Outre la technique historique de Delorme interne, c’est l’agrafage transanal par une pince agrafeuse circulaire (technique STARR) qui fait l’objet actuellement des principales évaluations dans la littérature . L’avantage de cette approche est d’être peu invasive et évite de prendre des risques d’une intervention abdominale . Elle permet également de limiter les douleurs à la seule dilatation anale par une technique de chirurgie endoanale en zone non sensible . Toutefois cette approche a ses limites et ses risques propres , en particulier une sollicitation de la continence fécale (par la dilatation anale et la réduction de l’ampoule rectale en cas de résection) et une prise en charge qui se limite au seul trouble de la statique rectale, sans corriger un éventuel trouble associé sur la filière gynécologique ou urinaire. Les résultats sont bons à moyen terme sous réserve d’une sélection rigoureuse des patientes. Les indications se limitent en effet au syndrome d’obstruction à la défécation avec un prolapsus interne et/ou rectocèle sans trouble de la statique associé( en particulier élytrocèle et entérocèle). Les résultats publiés montrent une bonne correction anatomique du prolapsus et de la rectocèle en postopératoire et une amélioration de l’obstruction à la défécation satisfaisant et significatif. Les séries manquent cependant de suivi pour valider cette approche dans le long terme.les premiers résultats laissent apparaître un bénéfice qui reste stable en terme de contrôle de l‘obstruction à la défécation. Cependant après 5ans , certaines patientes sont réopérées pour d’autres troubles de la statique, et près d’un tiers a repris un traitement laxatif d’appoint .
Société Nationale Française de Colo-Proctologie