Les buts de la coloscopie sont de diminuer la mortalité et l’incidence du cancer colorectal. Ce double objectif peut être atteint par la coloscopie en posant le diagnostic de cancer à un stade précoce et/ou en réséquant des polypes potentiellement malins. Il n’existe pas de preuve formelle de cette efficacité en l’absence d’études contrôlées et randomisées. De telles études sont en cours en Espagne, en Europe du Nord et aux USA, mais il n’y aura pas de réponse avant 10 ans. Les preuves d’efficacité dont nous disposons actuellement proviennent d’études de population, des études cas-témoins ou de cohortes.
Ainsi, il a été rapporté que la coloscopie permettait de diminuer la mortalité par cancer colorectal de 31% au Canada, de 55% aux Pays-Bas et tout récemment de 60% aux USA. Pour l’incidence, une diminution du risque de 60% a été rapportée récemment en Allemagne. Qu’il s’agisse de la mortalité ou de l’incidence, toutes les études concordent pour démontrer un effet préventif de la coloscopie supérieur pour les cancers distaux que les cancers proximaux, c’est-à-dire situés en amont de l’angle gauche. Un autre facteur, mis en avant dans les études Nord-américaines et européennes, est la spécialité de l’endoscopiste, le gastroentérologue étant doué d’un meilleur effet préventif que d’autres spécialistes, internistes ou chirurgiens, réalisant des coloscopies. C’est souligner le rôle joué par l’expérience et la formation de l’endoscopiste dans les performances de la coloscopie.