La mucosectomie endoscopique est une technique récente de résection endoscopique des cancers digestifs superficiels. Plusieurs facteurs sont à l’origine du développement rapide de cette technique, née au milieu des années 80 au Japon. L’évaluation échoendoscopique, en particulier avec l’utilisation de sondes à haute fréquence de plus de 12 Mhz a permis de mieux préciser l’extension en profondeur et donc de poser des indications carcinologiques plus adaptées. La résection endoscopique de tumeur digestive pariétale est une technique régulièrement pratiquée et répandue. C’est une technique efficace et sûre à condition que des conditions de réalisation technique et des critères anatomopathologiques de résection carcinologique soient appliqués. Les limites de la mucosectomie endoscopique ont donc été repoussées à la fois par l’augmentation du dépistage de lésions potentiellement curables endoscopiquement mais aussi par l’amélioration du matériel nécessaire au soulèvement de la lésion . La condition technique primordiale est l’injection sous muqueuse qui permet de séparer la lésion muqueuse du reste de la paroi et diminuer le risque de perforation et d’hémorragie La technique de dissection sous-muqueuse (ESD) est encore en évaluation. Les critères anatomopathologiques sont le caractère intramuqueux pur de la lésion (absence de franchissement de la musculaire muqueuse), le caractère différencié de la lésion, l’existence de marges libres autour de la tumeur. La résection monobloc doit être privilégiée pour une bonne évaluation histologique et pour limiter le risque de récidive locale. Enfin, la diffusion de cette technique nécessite bien évidemment l’amélioration du diagnostic endoscopique des lésions superficielles ou précoces. Cette amélioration implique l’amélioration des performances des endoscopes mais aussi un entraînement et un apprentissage particulier de la part des endoscopistes.
Société Nationale Française de Colo-Proctologie