Le but de cette notice est de vous permettre d’avoir les informations concernant votre intervention. Votre cas personnel peut ne pas y être parfaitement représenté. N’hésitez pas à interroger votre praticien pour toute information complémentaire. Ces informations complètent et ne se substituent pas à l’information spécifique qui vous a été délivrée par celui-ci. Cette fiche n’est pas exhaustive en ce qui concerne les risques exceptionnels.
La cause la plus fréquente de la fistule est l’infection d’une glande du canal anal. Cette infection peut diffuser et va créer une sorte de tunnel progressant à travers le sphincter anal pour s’ouvrir ensuite à la peau autour de l’anus ou à la fesse, c’est ce qu’on appelle la fistule anale. L’évolution spontanée d’une fistule est imprévisible, elle peut devenir silencieuse, couler plus ou moins régulièrement, être douloureuse, voire donner à nouveau un abcès. La gravité de l’abcès est liée au risque de destruction d’une partie plus ou moins importante du sphincter anal, et à une atteinte plus générale de l’infection selon la nature des bactéries qu’il contient et la fragilité du patient.
Quel est le but de cette intervention ?
Le traitement chirurgical est le seul moyen de guérir une fistule anale, il n’y a pas de fermeture spontanée durable, et le traitement antibiotique n’est pas efficace. Parmi les techniques d’épargne sphinctérienne, le traitement par laser ou par radiofréquence permet d’obturer le trajet de la fistule tout en préservant le sphincter anal, réduisant ainsi le risque d’incontinence.
Conditions nécessaires pour réaliser ces traitements
Avant d’envisager un traitement par laser ou par radiofréquence, certaines conditions doivent être réunies pour optimiser les chances de succès. Le drainage préalable de la fistule est souvent nécessaire, réalisé par la mise en place d’un séton (un fil souple inséré dans la fistule) permettant une bonne évacuation des sécrétions et réduisant le risque infectieux. Cette phase préparatoire peut durer plusieurs semaines, voire quelques mois, selon l’évolution du processus inflammatoire. Une imagerie (IRM ou échographie endo-anale) peut être recommandée avant l’intervention pour vérifier la faisabilité du traitement.
En quoi consiste cette intervention ?
L’intervention, réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale, consiste à insérer une fibre laser ou une sonde de radiofréquence dans le trajet de la fistule. L’énergie délivrée provoque une coagulation progressive du tissu, permettant la fermeture et la cicatrisation du trajet fistuleux. Cette technique évite toute section du sphincter et préserve ainsi normalement la fonction anale. Selon la largeur de l’orifice interne de la fistule, il peut être décidé de le fermer par des sutures simples ou par un lambeau muqueux afin d’optimiser la cicatrisation et de réduire le risque de récidive.
Comment se déroulent les suites habituelles de cette intervention ?
L’intervention peut être pratiquée en ambulatoire.
- Les douleurs post-opératoires sont en général modérées et peuvent être soulagées par des
antalgiques, - Il n’y a pas de plaie ouverte, mais des soins locaux peuvent être prescrits pour favoriser la
cicatrisation. - Un arrêt de travail peut être recommandé en fonction de votre activité.
- Les activités physiques intenses doivent être évitées pendant quelques semaines.
À quelles complications expose cette intervention ?
Le risque principal est la récidive, un peu plus d’une fois sur deux. Le plus souvent la fistule s’ouvre et les écoulements reprennent. Il peut aussi survenir un nouvel abcès de la marge anale (douleur, gonflement, fièvre…). La récidive peut survenir des mois ou années après l’intervention. Des troubles modérés de la continence anale (suintements, fuites de gaz) peuvent apparaître ou s’aggraver du fait de la brûlure tissulaire, ce risque est sans doute très faible.
Complications rares : hémorragie, douleurs persistantes ou inflammation prolongée. Comme pour toute intervention chirurgicale, y compris pour celles impliquant la marge anale, il peut survenir d’autres complications très rares, voire exceptionnelles (gangrène du périnée …). Un suivi post-opératoire est essentiel pour dépister toute complication et évaluer la cicatrisation.
Mise à jour : Avril 2025