La chirurgie de la diverticulose colique consiste à aller enlever la partie du côlon qui comporte des diverticules inflammatoires (généralement le côlon sigmoïde) et qui sont jugés responsables de vos symptômes.
Comment a lieu la chirurgie ?
La chirurgie se fait généralement par voie dite « mini-invasive », à savoir par cœlioscopie (ou laparoscopie). La cœlioscopie est une voie d’abord chirurgicale qui consiste à faire gonfler le ventre à une pression de 10-12mmHg puis d’opérer par l’intermédiaire de « trocarts » qui permettent d’introduire une caméra et des pinces chirurgicales. Au cas où l’intervention serait un peu compliquée, il est possible que votre chirurgien transforme l’intervention en laparotomie (grande ouverture le long de la ligne du milieu du ventre (plaie « à l’ancienne »).
Une fois le côlon « malade » libéré, celui-ci va être sorti de la cavité abdominale par l’intermédiaire d’une incision au-dessus du pubis (équivalent d’une césarienne), en fosse iliaque droite (équivalent d’une appendicite), ou sur le milieu du ventre autour du nombril.
Une fois le côlon malade ôté, le côlon sain est généralement mis bout-à-bout avec le rectum par l’intermédiaire d’une agrafeuse circulaire passée à travers l’anus.
Le chirurgien va ensuite vérifier que la couture est solide en injectant de l’air ou du liquide bleu à travers l’anus.
La durée opératoire est en moyenne de 2 à 3 heures d’intervention.
Quelles sont les précautions autour de l’intervention ?
En principe, et sauf avis contraire du chirurgien, il n’y a pas de régime recommandé avant ou après la chirurgie. De même, la préparation du côlon par lavement n’est pas systématique.
La chirurgie est maintenant encadrée par un programme de réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC) qui permet de réduire la durée de récupération de votre autonomie antérieure. Ce programme consiste à réduire le stress opératoire, en vous permettant de manger et de vous lever le soir même de l’intervention et en évitant de laisser des sondes et drainages abdominaux en place.
La durée d’hospitalisation à prévoir est de 4 à 7 jours en moyenne.
Après la chirurgie, il vous sera recommandé de ne pas porter de charges lourdes pendant une durée de 4 à 6 semaines.
Quels sont les complications possibles liées à la chirurgie ?
Comme toutes les chirurgies, il existe des risques de complications dont les plus fréquentes vous sont rapportées si après, de manière non exhaustive :
- Complications hémorragiques : saignement dans le ventre ou au niveau de la ligne de couture
- Complications infectieuses : infection d’une des plaies opératoires ou à l’intérieur de l’abdomen
- Fistule anastomotique (5 à 10%) : La fistule anastomotique est la plus redoutée des complications. Il s’agit d’une fuite sur la couture qui entraine un abcès ou une péritonite généralisée. Certaines fistules peuvent être traitées médicalement (sans être réopéré) mais une seconde intervention peut être nécessaire et nécessiter la réalisation d’une stomie (poche, anus artificiel…)
- Complication de l’anesthésie
- Iléus postopératoire : l’iléus postopératoire est un arrêt ou un ralentissement du transit qui a pour conséquence de ralentir la récupération de votre niveau d’autonomie habituelle, mais aussi d’entrainer des vomissements, nausées… Il peut parfois être nécessaire de reposer une sonde gastrique dans votre nez pour vider l’estomac.
Quelles sont les conséquences sur le long terme ?
Sur le long terme, il existe un risque modéré de récidive des crises diverticulaires (environ 10% à 24 mois).
Par ailleurs, il existe un risque d’éventration. L’éventration est une hernie qui apparait sur une cicatrice de chirurgie. La conséquence peut en être le recours à une intervention chirurgicale.
Enfin, il existe un risque de ce qu’on appelle le « syndrome de résection rectale » et qui se caractérise, entre autre, par des douleurs abdominales et par la nécessité d’aller rapidement ou fréquemment à la selle voire une incontinence modérée.
Dr Aurélien Venara (Angers), février 2019