Symptômes :

  • Toujours présents : faux besoins défécatoires / polychésie, émissions glairo-sanglantes, douleur intra rectale à type de pesanteur, et/ou brûlure, épreintes et ténesmes
  • Parfois présents : diarrhée, fébricule, dysurie, adénopathie inguinale sensible

Pièges diagnostiques :

  • Une formation tumorale intra rectale est toujours à éliminer devant un syndrome rectal
  • La présence d’une impaction fécale dans le rectum (fécalome) peut donner des symptômes proches

Ce qui fait évoquer le diagnostic :

  • Des symptômes francs, permanents, parfois invalidants, évoluant depuis quelques jours à semaines.
    • la notion d’un rapport sexuel anal non protégé dans les 3 semaines précédant le début des symptômes, en faveur d’une IST
    • l’existence d’épisodes similaires par le passé, en faveur d’une MICI.
  • L’inspection de la marge anale est le plus souvent normale.
  • Au toucher ano-rectal, présence de glaires et de sang. Paroi épaissie et irrégulière des formes pseudo tumorales de certaines IST (lymphogranulomatose vénérienne de Nicolas Favre à Chlamydiae souche L ou LGV).
  • En anuscopie / rectoscopie muqueuse rectale érythémateuse, pétéchiale, facilement hémorragique, +/- granitée, +/- ulcérée ; évalue l’étendue en hauteur de la rectite, la consistance des selles (diarrhée évoquant une atteinte sus jacente)

Comment faire le diagnostic étiologique :

Les deux principales causes à évoquer sont infectieuses (le plus souvent sexuellement transmise), et inflammatoires (maladie inflammatoire chronique de l’intestin/MICI) :

  • Ecouvillon à la recherche en RT-PCR de Gonocoque, Chlamydia (même sans notion de rapport sexuel anal) +/- virologique (pour éliminer CMV si patient greffé ou patient vivant avec le VIH).
  • Biopsies à la pince pour analyse anatomopathologique.

Risque évolutif :

Selon l’étiologie :

  • Transmission aux partenaires en cas d’origine infectieuse
  • Colite aigue grave en cas de MICI

Traitement :

  • Si suspicion d’infection sexuellement transmise, antibiothérapie empirique débutée avant réception des résultats microbiologiques (cf chapitre rectite infectieuse).
  • Si suspicion de MICI, notamment recto colite hémorragique, et sauf en cas de tableau sévère d’emblée (colite aigue grave), attendre les résultats histologiques avant de mettre en place un traitement adapté.

Surveillance :

Consultation à :

  • 3 semaines pour vérifier l’amélioration clinique
  • 3 mois pour vérifier la cicatrisation muqueuse

En images

Chlamydiose rectale type LGV
Rectite érosive (RCH)

Dr Charlotte Favreau-Weltzer, pour le Comité du Site de la SNFCP, août 2020