Symptômes :

  • Souvent présents : douleurs intra-rectales, syndrome rectal (ténesme, épreinte, faux besoin)
  • Plus rarement : rectorragie, occlusion digestive
  • Les douleurs abdominales et la fièvre doivent faire suspecter une perforation digestive associée

Pièges diagnostiques :

  • L’insertion d’un corps étranger est retrouvée à l’interrogatoire, mais jusqu’à 10% des patients ne le signalent pas d’emblée
  • Une attention particulière au contexte doit être apportée pour ne pas oublier les mesures associées :
    • Suspicion de viol : cf. fiche Viol
    • Prise volontaire ou non de toxiques
    • Pathologie psychiatrique sévère : discuter d’un traitement psychiatrique à proposer en urgence
    • Prisonnier, passeur de drogue…                                           
  • Situation rare, mais possible : corps étranger avalé (arête de poisson, os de poulet…) et impacté dans le rectum
  • ASP normal devant un corps étranger radio-transparent

Ce qui fait évoquer le diagnostic :

  • Le contexte avec l’insertion d’un corps étranger par voie transanale qui n’a pas pu être retiré. Il est essentiel de connaître la nature du corps étranger pour déterminer sa forme et son risque de rupture (verre+++)
  • Se renseigner sur les tentatives d’extraction effectuées, parfois traumatisantes

Examens complémentaires :

  • Un ASP de face et de profil confirme le diagnostic (si corps étranger radio-opaque), la localisation le corps étranger, détermine sa forme et sa position et recherche un éventuel pneumopéritoine
  • Le scanner abdomino-pelvien n’est pas systématique, discuté en cas de doute sur une perforation

Risque évolutif :

 Occlusion digestive, nécrose/perforation colique ou rectale secondaire à une compression ischémique prolongée ou des manœuvres traumatiques, rectorragie massive en cas de plaie par un corps étranger coupant (objet en verre rompu notamment)

Traitement :

  • Connaître la nature du corps étranger pour déterminer sa forme et son risque de rupture (verre+++)
  • Distinguer les objets palpables au toucher rectal et ceux plus haut situés dans le colon ou le rectum
  • Objet palpable au toucher rectal : extraction par voie transanale idéalement sous anuscopie pour avoir un contrôle visuel direct. Le passage d’une sonde de Foley en amont du corps étranger peut supprimer un effet ventouse gênant. En cas d’échec, essayer au bloc opératoire sous anesthésie. L’échec doit conduire à une extraction chirurgicale et le patient informé du risque de stomie
  • Non palpable au toucher rectal : extraction par voie transanale à l’aide d’une rectosigmoïdoscopie. En cas d’échec, nécessité d’une extraction chirurgicale invasive avec risque de stomie

Surveillance :

  • Une recto-sigmoïdoscopie de contrôle et/ou un scanner à 24 heures de l’extraction se discutent pour les corps étrangers coupants ou restés en place durant plusieurs jours afin d’éliminer une complication (perforation, hématome)
  • (perforation, hématome)
  • Surveiller l’apparition de douleur, troubles digestifs secondaires évoquant une perforation passées inaperçue.
  • En cas de traumatisme un bilan sphinctérien peut être nécessaire à distance

En images

Exemples de corps étrangers visualisés par l’ASP

Godemiché
boule, ayant migré en intrapéritonéal par rupture pariétale secondaire

Dr Maxime Collard, pour le Comité du Site de la SNFCP, août 2020