De septembre 2023 à septembre 2024, des quiz cliniques illustrés auxquels il fallait répondre ont été mis en ligne.

En attendant l’édition 2025, retrouvez ci-dessous la réponse et l’explication du procto-quiz du mois d’avril 2024.

Prix monet Legrand

Procto Quiz – Avril 2024

L’image du mois, quel est votre diagnostic ?

Un patient de 45 ans, sans antécédents, se plaint depuis plusieurs mois de démangeaisons anales invalidantes. Il a déjà consulté un dermatologue qui lui a prescrit des crèmes émollientes et des dermocorticoïdes qui ont eu très peu d’efficacité sur les symptômes. L’examen proctologique retrouve cette plaque légèrement surélevée polychromique de la marge anale sans lésion intra-canalaire (Figure 1). Quel est votre diagnostic ?

De quoi s’agit-il ?

  • Une lésion condylomateuse
  • Une lésion de néoplasie intra-épithéliale de haut grade (anciennement Maladie de Bowen)
  • Un nævus dysplasique
  • Un mélanome achromique
  • Une maladie de Paget

Explications

La néoplasie intra-épithéliale de l’anus est une lésion précancéreuse. Elle est induite quasi-exclusivement par les Papillomavirus humains oncogènes (HPV), exceptionnellement par un lichen plan ou scléreux. Son incidence est en augmentation, notamment au sein de la population des hommes homosexuels infectés par le VIH. Elle se manifeste de façon non spécifique. Sur le plan clinique, elle peut siéger au niveau de la marge et de la peau péri-anale (maladie de Bowen) comme chez notre patient et/ou au niveau du canal anal. L’aspect est protéiforme avec des lésions uni ou multifocales, plus ou moins étendues, sous la forme de papules pigmentées ou érythémateuses, de pseudo-papillomes plus ou moins exophytiques, surtout si coalescence inhabituelle, et/ou de plaques kératosiques bistres ou rosées en zone cutanée. L’analyse histologique permet le diagnostic positif mais également de classer la néoplasie intra-épithéliale en bas grade (dysplasie légère) ou haut grade (dysplasie modérée & sévère) et de s’assurer de l’intégrité de la membrane basale. Chez les femmes, il convient alors de compléter le bilan par un examen gynécologique à la recherche de lésions similaires, notamment au niveau du col utérin. Le traitement n’est pas consensuel. Il repose entre autres sur divers topiques, la coagulation, l’exérèse chirurgicale, etc… Chez notre patient, nous avons procédé à une exérèse chirurgicale monobloc après marquage des limites avec des marges saines de plus de 5 mm (Figures 2a, b et c). Dans tous les cas, la surveillance est indispensable car les récidives sont fréquentes en particulier chez les patients VIH.

Référence : Fathallah N, Spindler L, Alam A, Barré A, Thierry ML, de Parades V. Le prurit anal de l’adulte : causes et prise en charge. HGOD 2021 ; 28 : 1296-1310

Soutenu par A. Legrand

A. Legrand