De septembre 2023 à septembre 2024, des quiz cliniques illustrés auxquels il fallait répondre ont été mis en ligne.
En attendant l’édition 2025, retrouvez ci-dessous la réponse et l’explication du procto-quiz du mois d’octobre 2023.

Procto Quiz – Octobre 2023
L’image du mois, quel est votre diagnostic ?

Un homme de 40 ans, sportif, consulte pour une tuméfaction de la région périnéale située entre le scrotum et l’anus, apparue depuis un an et augmentant progressivement de taille (Figure). Cette tuméfaction n’est pas douloureuse, mais le gêne esthétiquement.
De quoi s’agit-il ?
- Un lipome
- Une tumeur stromale
- Un kyste sébacé
- Une induration nodulaire du périnée
- Un dermatofibrome
Explications
L’induration nodulaire du périnée ou « troisième testicule » correspond à un pseudokyste développé à partir d’un foyer de nécrose aseptique du fascia superficiel du périnée. Ce pseudokyste se constitue à l’occasion de microtraumatismes chroniques répétés. Il a été tout particulièrement décrit chez les cyclistes, le fascia étant pris en « sandwich » entre la selle et les tubérosités ischiatiques. Chez l’homme, il se présente sous la forme d’un nodule sous-cutané, unique ou multiple, situé en arrière du scrotum, le plus souvent en position paramédiane, mesurant 10 à 50 mm de diamètre. Il est ferme, rénitent, parfois douloureux à la pression. Il a également été décrit chez la femme mais le terme de « testicule accessoire » est alors plus adapté… Le diagnostic est clinique, l’imagerie inutile et l’analyse histologique sans particularité notable. Il s’agit d’une lésion qu’on verra vraisemblablement de plus en plus souvent avec la généralisation des pistes cyclables sur tout le territoire français. Le traitement est avant tout préventif par l’adaptation et le réglage de la selle, voire un arrêt transitoire de la pratique sportive. Sinon, la ponction évacuatrice, puis une infiltration de lidocaïne et d’un corticoïde retard permettent d’obtenir la résorption du nodule s’il est récent. L’exérèse chirurgicale ne doit être envisagée qu’en dernier recours.
Référence : Nadia Fathallah, Vincent de Parades. Atlas de Proctologie – Pathologies anales de l’adulte, 1ère édition. Paris : John Libbey 2021, 196 pages.
Soutenu par A. Legrand