Principe

  • Induire une fibrose cicatricielle à la base des hémorroïdes internes.
  • La sclérose est provoquée par l’application de chaleur sur la muqueuse rectale, sous forme d’un rayonnement infrarouge émis par une ampoule de tungstène focalisé et transmis par une tige en quartz.

Indications

  • Le traitement par infrarouge est un traitement instrumental réalisé en consultation pour traiter les symptômes hémorroïdaires internes.
  • Le traitement est indiqué en cas de rectorragies chez des patients présentant  un prolapsus hémorroïdaire modéré. Il est peu efficace en cas de prolapsus volumineux.

Matériel

  • Un appareil à infrarouge avec embouts à usage unique jetables ou stérilisables et d’un anuscope.
  • Le nettoyage du pistolet est fait à la lingette désinfectante après chaque utilisation. La tige de certains appareils peut être stérilisée. Il existe aussi des petits étuis en plastique à usage unique qui protègent l’extrémité de la tige.
Photo 1 : pistolet à infra-rouges et sa base.
Photo 2 : embout de la tige et capuchon à usage unique.
Photo 3 : émission du rayonnement infra-rouge.

En pratique

  • La durée d’émission des infra-rouges est préréglée autour de 1 seconde (adaptée en fonction de l’appareil, entre 0,5 et 2 secondes). Le traitement est réussi s’il laisse une pastille de coagulation blanche à la place de l’impact.
  • Il est réalisé en consultation sans préparation préalable (au maximum un microlavement une heure avant). Il peut être fait en position genu-pectorale ou en décubitus latéral.
  • On introduit l’anuscope, on repère le ou les paquets les plus volumineux ou vascularisés. On repère la position des hémorroïdes internes.
  • On positionne le pistolet à travers l’anuscope de façon que l’embout soit au contact de la muqueuse rectale juste au-dessus des paquets hémorroïdaires.
  • On veille à assurer un bon contact de la surface plane de l’embout avec la muqueuse à scléroser. On actionne alors le pistolet et on voit la lumière vive.
  • On peut réaliser 2 à 3 impacts au-dessus de chaque paquet hémorroïdaire. Il n’existe pas de risque de saignement immédiat.
  • Plusieurs séances (2 à 3) sont souvent nécessaires et doivent être espacées d’au moins 3 à 4 semaines pour permettre la cicatrisation des impacts précédents.
  • Les résultats sont globalement bons (>70%) surtout sur les saignements et l’inconfort mais s’estompent avec le temps. Des séances d’entretien peuvent être proposées à la demande du patient en fonction des symptômes.
Photo 4 : durée de l’émission du rayonnement réglée ici à 0,8
Photo 5 : repérage des hémorroïdes internes.
Photo 6 : repérage de la muqueuse rectale en amont des hémorroïdes, au niveau d’application de l’infra-rouge.
Photo 7 : application de l’impact sur la muqueuse rectale au sommet de l’hémorroïde interne.
Photo 8 : trace des impacts bien visibles.

Au décours

  • Le patient doit avoir à disposition des antalgiques. Il peut reprendre dans les heures qui suivent ses activités normales. En cas de constipation un laxatif sera prescrit.
  • Il est recommandé de prévenir les patients que le geste peut entrainer un syndrome rectal à minima pendant quelques heures et que quelques saignements peuvent survenir à la selle les premiers jours. La chute d’escarre est rare vers le 7-10eme jour et souvent minime. Des douleurs ou brûlures dans les jours qui suivent peuvent résulter d’un traitement trop bas situé, sur la ligne pectinée par exemple.
  • Il n’est pas recommandé d’antibioprophylaxie.

A faire / Ne pas faire

  • Bien repérer les paquets à scléroser et la ligne pectinée pour appliquer les infra-rouges en bonne place (au sommet des hémorroïdes).
  • Bien appliquer l’extrémité du pistolet sur la muqueuse.
  • Régler la durée de l’émission du rayonnement de façon à obtenir une pastille coagulée.
  • Ne pas trop augmenter la durée car l’escarre créée serait trop profonde.

Dr Elise Pommaret (Paris). Juin 2013.
Relecture : Dr François Pigot

Mise à jour Dr Alix Portal, pour le Comité du Site de la SNFCP, septembre 2019.