Le but de cette notice est de vous permettre d’avoir les informations concernant votre intervention. Votre cas personnel peut ne pas y être parfaitement représenté. N’hésitez pas à interroger votre praticien pour toute information complémentaire. Ces informations complètent et ne se substituent pas à l’information spécifique qui vous a été délivrée par celui-ci. Cette fiche n’est pas exhaustive en ce qui concerne les risques exceptionnels.

La cause la plus fréquente de la fistule est l’infection d’une glande du canal anal. Cette infection peut diffuser et va créer une sorte de tunnel progressant à travers le sphincter anal pour s’ouvrir ensuite à la peau autour de l’anus ou à la fesse, c’est ce qu’on appelle la fistule anale.
L’évolution spontanée d’une fistule est imprévisible, elle peut devenir silencieuse, couler plus ou moins régulièrement, être douloureuse, voire donner à nouveau un abcès.
La gravité de l’abcès est liée au risque de destruction d’une partie plus ou moins importante du sphincter anal, et à une atteinte plus générale de l’infection selon la nature des bactéries qu’il contient et la fragilité du patient.
Seule une intervention chirurgicale peut guérir une fistule anale, le traitement antibiotique n’étant pas efficace.

Quel est le but de cette intervention ?

Pour guérir la fistule et éviter la formation d’abcès il existe plusieurs solutions. La plus efficace est d’ouvrir la fistule sur toute sa longueur (mise à plat), mais cette technique radicale peut exposer à des troubles de la continence, d’autant plus que la plaie (et donc la cicatrice) sera profonde, déformant le canal anal en « gouttière ».

En quoi consiste cette intervention ?

En cas de fistule simple c’est-à-dire traversant une faible épaisseur de sphincter anal, une seule intervention sera effectuée. La fistule sera mise à plat, le trajet nettoyé en profondeur puis les berges des muscles sectionnés rapprochées par des sutures dans le même temps opératoire pour éviter une déformation du canal anal.

Elle se déroule néanmoins souvent en plusieurs temps :

  • En cas de fistule profonde, l’objectif du traitement chirurgical va être de simplifier le trajet, del’abaisser c’est à dire de le rendre plus superficiel, d’enlever les tissus malades en profondeur.
  • Quand les tissus sont propres et quand la situation s’y prête, on pourra réduire la profondeur de la plaie et rapprocher les fibres musculaires sectionnées par des sutures au fil ce qui diminuera le temps de cicatrisation et améliorera le résultat sur la fonction sphinctérienne. Il s’agit d’un abaissement-reconstruction.
  • En fin d’intervention, on laissera un petit élastique souple ou « séton », qui aidera à la cicatrisation en drainant le trajet résiduel, et qui sera laissé en place jusqu’à la deuxième intervention.
  • Ensuite, après un délai nécessaire à la cicatrisation (1 à 3 mois) le deuxième temps opératoire, consistera à ouvrir la fistule en coupant vers la peau (mise à plat). Cette technique, radicale mais efficace, oblige également à couper une partie du sphincter anal. Là encore, si les tissus sont propres et suffisamment souples, on pourra diminuer la profondeur de la plaie en rapprochant les berges, ce qui permettra de diminuer la profondeur de la cicatrice et d’améliorer le résultat fonctionnel. Il s’agit alors d’une mise à plat –reconstruction.

Comment se déroulent les suites habituelles de cette intervention ?

L’intervention se déroule sous anesthésie générale ou loco-régionale. Il y a parfois des douleurs dans les suites en raison des sutures qui tirent sur le muscle sphinctérien. Les soins sont simples : hygiène habituelle à la douche. Les soins infirmiers sont rarement nécessaires. Le risque d’hémorragie est très faible. Il y a un risque de difficultés pour uriner dans les jours qui suivent l’intervention, et il faudra prévenir les troubles du transit intestinal. Les contraintes vis-à-vis des activités physiques ou des voyages vous seront expliquées. La durée de l’arrêt de travail dépendra de votre métier.

A quelles complications expose cette intervention ?

En dehors du risque de désunion des sutures au cours des premières semaines, dont la conséquence est de ralentir la cicatrisation et de laisser une cicatrice plus profonde, le risque principal est la récidive, entre 9 et 11 %. Le plus souvent la fistule s’ouvre et les écoulements reprennent. Il peut aussi survenir un nouvel abcès de la marge anale (douleur, gonflement, fièvre…). La récidive peut survenir des mois ou années après l’intervention. Des troubles modérés de la continence anale (suintements, fuites de gaz) peuvent apparaître ou s’aggraver du fait de la dissection chirurgicale nécessaire, dans approximativement 10 % des cas.
Comme pour toute intervention chirurgicale, y compris pour celles impliquant la marge anale, il peut survenir d’autres complications très rares, voire exceptionnelles (gangrène du périnée…).


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