Cette infection est liée à une bactérie appelée Nesseria gonorrhoeae. D’après les registres nationaux, sa fréquence est en nette augmentation depuis 2008, aussi bien à Paris qu’en province.
Cette bactérie est transmise lors d’un rapport sexuel non protégé avec une personne symptomatique ou non (porteur sain). Les « porteurs sains » sont des personnes infectées par le germe, mais sans symptômes. Le site infecté chez le porteur peut être génital, anal, ou pharyngé, ce qui explique la fréquence des infections transmises lors de rapports bucco-génitaux.
Les symptômes commencent 3 à 7 jours après le rapport contaminant
Après un rapport sexuel anal contaminant ce seront une douleur anale ou rectale, une émission par l’anus de glaires (comme du blanc d’œuf cru), de pus, de sang à la selle, voire des faux-besoins d’aller à la selle qui peuvent être douloureux.
À côté des infections anales ou rectales, en fonction du mode de contamination, ce germe peut atteindre chez l’homme les voies urinaires avec une urétrite (brûlure en urinant, émission de sang, et de pus par la verge).
Aussi chez la femme, ce germe peut créer une infection vulvaire ou vaginale, voire du col de l’utérus. Les symptômes sont des pertes jaunes ou blanches, voire du sang par le vagin, avec un prurit et des brûlures. Ces infections génitales peuvent se compliquer d’une bartholinite (infection de glandes de la vulve) voire d’une infection remontant dans l’utérus avec risque de stérilité.
Dans 1% des cas, le germe passe dans le sang, et peut ensuite infecter les articulations, et créer des lésions cutanées.
Photo : Présence de trois abcès simultanés de la marge anale dus à une infection à gonocoque.
(photo Dr C. Favreau-Weltzer)
Si vous consultez un proctologue, celui-ci examinera la marge anale en déplissant les plis de l’anus, mais aussi le canal anal et le bas rectum par un toucher rectal, une anuscopie voire une rectoscopie. Il retrouvera alors une inflammation de la muqueuse rectale, avec des glaires, du pus, parfois du sang, une ou des fissures anales, parfois même un abcès ou une fistule.
Il profitera de l’examen pour réaliser les prélèvements à la recherche du germe infectant en faisant un frottis, à l’aide d’une sorte de coton-tige. Une recherche d’autres infection associées par prélèvements locaux ou prélèvement sanguin sera réalisée (VIH, syphilis, hépatites B et C, chlamydiae, voire herpes)
Un traitement antibiotique est généralement débuté dès que les prélèvements sont effectués, et avant d’en avoir les résultats. Ceci afin de diminuer le risque de diffusion de l’infection et le risque de contamination d’autres partenaires. Il s’agit d’un traitement à prendre par la bouche ou par injection intramusculaire. Le plus souvent on associe plusieurs antibiotiques afin de couvrir la plus grande partie des infections sexuellement transmises.
Il faut aussi contacter les partenaires sexuels récents afin de leur proposer un dépistage et un traitement, car comme nous l’avons écrit l’infection peut être silencieuse.
L’amélioration des symptômes peut prendre plusieurs jours. Des échecs du traitement existent du fait d’une résistance du germe ou d’un traitement mal pris. Un contrôle peut être proposé en fin de traitement afin de vérifier la guérison.
Avant que le traitement ne soit fini il faut avoir des rapports protégés pour éviter la contamination de nouveaux partenaires.
Dr Marianne Eléouet-Kaplan,
MSPB-Bagatelle, Talence
Septembre 2016
Relecture Dr Charlotte Favreau-Weltzer et Dr François Pigot,
MSPB-Bagatelle, Talence
Mise à jour juin 2018
Mots clés : infections sexuellement transmissibles, rectite, abcès, gonocoque
Grand public, maladies, informations, infections sexuellement transmissibles, gonococcie
Ce sujet vous intéresse ? Pour en savoir plus, consultez cet article du CREGG : Infections anales à gonocoques : bactérie responsable, détection et traitement