La définition de la fissure infectée n’est pas univoque. Pour certains il s’agit d’un aspect clinique particulier (présence de pus recouvrant le lit de la fissure), pour d’autres elle signifie la présence d’un abcès et/ou d’une fistule sous la fissure

Symptômes :

  • Toujours présents : aucun
  • Souvent présents : syndrome fissuraire parfois assez modéré, douleur d’abcès assez souvent peu intense
  • Peut exister : suintement purulent

Pièges diagnostiques :

  • Crise hémorroïdaire : la douleur est permanente, associée à une tuméfaction externe
  • Les causes de fissures spécifiques : infectieuse (syphilis…), maligne (cancer épidermoïde fissuraire), inflammatoire (maladie de Crohn), dermatologique (eczéma, psoriasis…)

Ce qui fait évoquer le diagnostic :

  • Syndrome fissuraire ancien, puis apparition d’une tuméfaction sensible ou d’un suintement
  • A l’examen selon la définition soit enduit purulent sur le lit de la fissure, ou présence d’un abcès, le plus souvent juste sous la fissure et rarement important, souvent rapidement fistulisé avec un pertuis souvent proche de l’extrémité externe de la fissure. L’hypertonie anale a disparu

Examens complémentaires :

Au moindre doute d’étiologie spécifique (sérologies syphilis, VIH…), et biopsie pour examen antomopathologique

Risque évolutif :

La fissure recouverte de pus peut guérir spontanément ou sous traitement médical, l’abcès peut diffuser s’il n’est pas spontanément fistulisé, la fistule guérit rarement seule

Traitement :

  • Traitement médical classique en l’absence d’abcès, incision rapide si abcès
  • En aucun cas une antibiothérapie n’est justifiée.

Surveillance :

Surveillance postopératoire de l’abcès drainé, en cas d’infection superficielle revoir selon l’évolution des symptômes, une chirurgie peut être envisagée

En images :

Dr François Pigot, pour le Comité du Site de la SNFCP, août 2020