Une fois la preuve histologique de carcinome épidermoïde infiltrant posée, il faut réaliser un bilan d’extension locorégional et général pour définir la prise en charge

Bilan morphologique

L’IRM pelvienne avec notamment séquences pondérées en diffusion

Permet une évaluation locorégionale précise et notamment de l’atteinte ganglionnaire.

À faire réaliser par un radiologue spécialisé car d’interprétation opérateur-dépendante.

Le scanner thoraco-abdomino-pelvien sans et avec injection de produit de contraste

Recherche d’éventuelles localisations secondaires à distance.

Le TEP scan au 18FDG

Complète le bilan en recherchant notamment une atteinte ganglionnaire pelvienne ou inguinale non décrite par les imageries classiques.

Attention au risque de faux positifs. En cas de discordance avec le résultats des autres examens, notamment en cas de tumeur de petite taille, ne pas hésiter à obtenir si possible une preuve histologique des adénopathies hypermétaboliques décrites.

L’echographie endorectale au tube rigide ou echoendoscopie endoanale

Peut être indiquée pour les petites tumeur T1N0 du canal anal pour vérifier l’absence d’atteinte du sphincter interne avant d’envisager une résection chirurgicale.

Elle permet de préciser l’extension locale et il existe une classification echoendoscopique TNM (usTNM) qui a un intérêt pronostique pour prédire le risque de rechute.

Bilan biologique

Recherche de comorbidité avant la prise en charge thérapeutique :

  • sérologie VIH (un cancer anal peut révéler la positivité)
  • VHB et VHC
  • chez la femme : frottis cervico-vaginal et colposcopie avec coloration
  • recherche d’un déficit en DPD par phénotypage en cas d’indication à une chimiothérapie à base de  5FU ou capécitabine (adapatation des doses thérapeutiques en cas de déficit partiel et contre indication à cette chimiothérapie en cas de déficit complet)
  • Marqueurs tumoraux SCC : intérêt pour le suivi s’il est augmenté au diagnostic

Au décours de ces explorations, la classification TNM de la lésion peut être établie :

Tumeur primitive

Tis : tumeur in situ

T1 : tumeur inférieure ou égale à 2cm dans sa plus grande dimension

T2 : tumeur supérieure à 2cm mais inférieure ou égale à 5cm dans sa plus grande dimension

T3 : tumeur supérieure à 5cm dans sa plus grande dimension

T4 : tumeur qui envahit un ou plusieurs organes adjacents à l’exception du rectum, de la peau périnéale, du tissu cellulaire sous cutané et du sphincter.

N : adénopathie(s)

N0 : pas de ganglion métastatique

N1a : métastases ganglionnaires inguinales et/ou dans le mésorectum et/ou iliaques internes

N1b : métastases ganglionnaires iliaques externes

N1c : métastases ganglionnaires iliaques externes + métastases ganglionnaires inguinales et/ou dans le mésorectum et/ou iliaques internes

Métastase(s)

M0 : pas de localisation secondaire à distance

M1 : localisation(s) secondaire(s) à  distance

Référence

Moureau-Zabotto L, Vendrely V, Abramowitz L, Borg C, Cacheux W, Fabre J, Francois E, Goere D, Huguet F, Goujon G, Hoeffel C, Lesueur P, Meillan N, Meilleroux J, Siproudhis L, Tarrerias-Imbert AL, Ducreux M, Bouché O. « Cancer du canal anal ». Thésaurus National de Cancérologie Digestive, octobre 2022, en ligne  

Auteurs : Maxime COLLARD, Charlotte FAVREAU-WELTZER, François PIGOT,
Alix PORTAL, Anne-Laure RENTIEN, Pierre TRÉMOLIÈRES, Aurélien VENARA,
Véronique VENDRELY, Carine VISÉE.
Aout 2023.