Le mot « marisque » vient du latin marisca qui signifie « sorte de petite figue ».
En proctologie, il s’agit donc d’un repli de peau péri-anale pouvant mesurer de quelques millimètres à 1 ou 2 centimètres. La formation pend à l’anus comme un fruit à l’arbre. Elle est souple, non douloureuse, non ulcérée et ne donne pas de symptômes.

 

Figure 1 : Marisque

Lorsque la marisque est volumineuse ou lorsque les marisques sont nombreuses (3, 4 ou plus), elles gênent l’essuyage et l’hygiène locale. Pour avoir un anus propre, le patient a souvent recours à des essuyages multiples ou doit se laver après la selle. Les marisques peuvent également favoriser la macération locale dans ce milieu tropical chaud et humide que constitue le pli inter-fessier. Cette macération peut entraîner un prurit, voire des phénomènes d’eczéma. Enfin les marisques deviennent quelquefois oedémateuses, légèrement douloureuses.

L’important est de constater si les marisques sont de simples séquelles de poussées hémorroïdaires antérieures, les marisques étant souvent la forme de guérison d’une thrombose hémorroïdaire ou si ces marisques sont associées à une pathologie hémorroïdaire active, avec prolapsus et saignement. A noter que dans certains cas, des marisques inflammatoires peuvent amener au diagnostic de maladie de Crohn anale.

Le traitement dépend de la gêne ressentie par les patients. Les marisques étant le plus souvent asymptomatiques, elles ne nécessitent aucun traitement.

Certains patients demandent l’exérèse car les marisques altèrent leur schéma corporel et peuvent gêner la vie sexuelle. L’exérèse est facile, faite sous anesthésie locale, au bistouri électrique, avec cicatrisation en quelques jours.

Si les marisques sont associées à des hémorroïdes gênantes avec prolapsus, elles sont retirées au cours d’une hémorroïdectomie.

 

Figure 2 : Marisque

La marisque mérite donc bien son nom. Comme la figue, on peut la cueillir ou la laisser sécher sur l’arbre.

Pr. Marc-André BIGARD
Fiche relue par le Dr Ch. FAVREAU-WELTZER, mai 2018