Symptômes :

  • Notion de traumatisme anal (viol, chute avec empalement…)
  • Douleur anale, saignement, incontinence, perte de la sensibilité
  • Cellulite et fièvre en cas d’évolution vers le sepsis pelvien secondaire à la plaie

Pièges diagnostiques :

  • À la phase initiale, une lésion sphinctérienne peut être difficile à diagnostiquer (œdème, douleur…)
  • L’incontinence anale n’est pas constatée immédiatement par le patient après le traumatisme
  • L’absence d’incontinence à la phase précoce n’élimine pas un traumatisme sphinctérien
  • Penser aux lésions associées notamment risque de plaie du rectum
  • Lésion sphinctérienne secondaire à un viol (cf. fiche Viol pour les mesures associées à ne pas oublier)

Ce qui fait évoquer le diagnostic :

  • Contexte : traumatisme anal secondaire à l’insertion d’un objet par voie transanale
  • La taille de l’objet inséré, la violence du traumatisme ainsi que le caractère consenti ou non de l’acte
  • À l’examen de l’anus : mise en évidence d’une plaie profonde au niveau sphinctérien
  • Hypotonie sphinctérienne au toucher anal

Examens complémentaires :

  • En cas de lésion sphinctérienne isolée, aucun examen complémentaire en urgence n’est nécessaire.
  • Un scanner pelvien doit être réalisé en cas de lésions associées au niveau rectal (cf. fiche traumatisme pénétrant ano-rectal)

Risque évolutif :

  • Infection locale, secondaire à la plaie (abcès, cellulite…)
  • Incontinence anale définitive

Traitement :

  • Antibiothérapie (couvrant anaérobies et gram -) IV si plaie profonde
  • En urgence, lorsqu’une plaie sphinctérienne est suspectée, un bilan lésionnel sous anesthésie est souvent nécessaire car la douleur à la phase aiguë ainsi que le traumatisme psychologique empêchent une évaluation locale correcte. L’objectif de cette exploration est de confirmer la lésion sphinctérienne, évaluer son étendue (rupture sphinctérienne partielle ou complète), rechercher une lésion rectale associée
  • La réparation sphinctérienne peut être réalisée à la phase aiguë ou à distance et ce choix repose sur un avis de spécialiste
  • En cas de lésion profonde du sphincter, une colostomie de dérivation est à discuter

Surveillance :

  • À la phase aiguë, il faut surveiller l’absence de saignement et l’absence d’évolution vers une infection. Cette surveillance peut être faite en hospitalisation en cas de plaie sphinctérienne sévère.
  • L’évolution de la continence anale devra aussi être évaluée.
  • L’échographie endo-anale a sa place dans le bilan à distance (évaluation de la qualité d’une réparation immédiate, bilan à froid en cas de réparation retardée)

Dr Maxime Collard, pour le Comité du Site de la SNFCP, août 2020