Chronologie d’apparition : Dans les 3-6 mois suivant la fin de la radiothérapie

Les toxicités tardives de grade 3 ou plus, avec impact significatif sur la vie quotidienne surviennent dans moins de 15% des cas. Elles doivent être prises en charge par une équipe médicale et paramédicale multidisciplinaire. L’utilisation quasi-systématique en France, depuis plusieurs années, de la radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité a permis de nettement diminuer ces effets secondaires à long terme, notamment au niveau grêlique.

Facteurs favorisants : Localisation et extension initiale de la lésion (surtout lésion de stade T4), atteinte ganglionnaire étagée (doses plus élevées aux organes à risque), obésité, immunodépression, tabagisme.

Toxicité cutanée

Très fréquente du fait de la localisation tumorale

Symptômes

Fibrose cutanée, atrophie, dépigmentation, télangiectasies.

Traitement

  • Pas nécessaire dans la majorité des cas.
  • Laser « vasculaire » pour les télangiectasies.
  • En cas de fibrose invalidante, discuter un traitement par pentoxifylline-tocopherol.

Toxicité digestive

Iléite

Symptômes

Douleurs abdominales, transit fractionné, diarrhées.

Traitement

  • Adaptation du régime alimentaire (type épargne intestinale).
  • Anti-diarrhéiques à la demande ou au long cours.

Sténose anale

Survenue d’une sténose symptomatique dans environ 15% des cas, nécessité d’une intervention chirurgicale < 5% des cas.

Symptômes

  • Selles fractionnées, effilées.
  • Diagnostic au toucher rectal retrouvant une réduction de calibre du canal anal.

Traitement

  • Dilatations endoscopiques.
  • Eviter les plasties à risque de complication locale
  • Colostomie en cas d’échec et inconfort majeur.

Incontinence anale

Symptômes

Incapacité à retenir ses selles par dysfonction sphinctérienne

Traitement

  • Rééducation sphinctérienne précoce par un kinésithérapeute spécialisé (à proposer de façon quasi-systématique).
  • Colostomie en cas d’échec et inconfort majeur.

Rectite

Survenue dans 30 à 50% des cas, mais toxicité invalidante dans moins de 5% des cas.

Symptômes

Rectorragies, douleurs à la défécation, ulcérations.

Traitement

  • Possible résolution spontanée.
  • Lavements aux corticoïdes en cas de douleurs.
  • Traitements endoscopiques de coagulation en cas de saignements.
  • En dernier recours, discuter de l’oxygénothérapie hyperbare (niveau de preuve faible).

Fistules

Fistule recto-vaginale, recto-prostatique, < 5% des cas.

Symptômes

Douleurs, émission de selles/gaz par le vagin, écoulements.

Traitement

Traitement chirurgical. Attendre plusieurs mois voire années que l’inflammation post radique ait disparu. Chirurgie à risque sur des tissus mal vascularisés.

Toxicité gynécologique

Fréquente, notamment si atteinte vaginale initiale.

Sécheresse vaginale, synéchies, sténose vaginale.

Symptômes

Dyspareunies, ménorragies, douleurs

Traitement

  • Topiques intermittents ou au long cours (gel acide hyaluronique, œstrogènes locaux).
  • Dilatations vaginales précoces pour éviter les synéchies et reprise progressive de l’activité sexuelle.
  • Dans les formes évoluées, possibilité de traitement au laser, de radiofréquence vaginale.

Toxicité sexuelle

Stérilité définitive dans 100% des cas (consultation d’onco-fertilité avant le début de traitement si projet parental).

Symptômes

  • Dysfonction érectile.
  • Dyspareunies, sécheresse vaginale.

Traitement

  • Intégration précoce dans un parcours d’onco-sexologie, avec conjoint(e).
  • Dysfonction érectile : traitements médicamenteux (type IPDE5) ou mécaniques (vacuum).
  • Toxicité vaginale : cf ci-avant

Auteurs : Maxime COLLARD, Charlotte FAVREAU-WELTZER, François PIGOT,
Alix PORTAL, Anne-Laure RENTIEN, Pierre TRÉMOLIÈRES, Aurélien VENARA,
Véronique VENDRELY, Carine VISÉE.
Aout 2023.