Que faut-il savoir sur le risque de récidive locale ?
- La récidive locale est un évènement fréquent après une rémission suite à un traitement par radiochimiothérapie exclusive. Ce risque de récidive local est estimé à 30%.
- La récidive locale est un évènement précoce après la fin du traitement par radiochimiothérapie exclusive. Le risque de récidive locale au-delà de 3 ans après la radiochimiothérapie est <1%.
Les facteurs de risque de la récidive locale identifiés sont :
- Le stade T élevé de la tumeur initiale
- Âge > 75 ans
- Radiochimiothérapie incomplète liée à des problèmes de tolérance
- Présence d’une immunodépression (VIH non contrôlé, traitement immunosuppresseur sur transplantation d’organe)
Quand suspecter une récidive locale/ un échec du traitement ?
- Lors d’un traitement initial par radio-chimiothérapie exclusive : la régression tumorale s’observe jusqu’à 26 semaines après l’administration du traitement. Le diagnostic d’échec du traitement ne doit être suspecté qu’au-delà de 6 mois du traitement par radio-chimiothérapie. Devant tout nouveau symptôme pelvien ou anal rapporté par le patient.
- Elle est le plus souvent suspectée durant la surveillance par l’examen clinique et le bilan d’imagerie chez des patients asymptomatiques.
- L’identification d’une lésion suspecte dans le canal anal au cours de la surveillance par anuscopie et par le toucher rectal doit évoquer en premier lieu une récidive locale. Cette surveillance clinique n’est pas aisée, car le tissu anal est souvent fibrosé et remanié suite à la radiothérapie.
- La surveillance par TDM TAP et IRM pelvienne permet aussi suspecter une récidive locale.
- La surveillance recommandée n’inclut pas de biopsie à titre systématique dans le suivi local. Les biopsies ne sont donc à réaliser qu’en cas de suspicion de récidive.
Comment affirmer la récidive locale ?
- Le diagnostic de récidive local doit impérativement être confirmé histologiquement par une biopsie de la zone suspecte.
- Le prélèvement à visée histologique ne doit pas être agressif car une large biopsie chirurgicale expose au risque de retard à la cicatrisation voir de sepsis pelvien grave lié aux séquelles de la radiothérapie. Idéalement biopsie à l’aiguille ou pince à mors type endoscopique.
- Une IRM pelvienne doit impérativement être réalisée afin de juger de l’extension locale de la récidive.
- Un scanner TAP doit impérativement être réalisé afin d’éliminer la présence d’une récidive à distance associée.
- Le TEP-TDM est un examen utile, mais non indispensable pour guider le diagnostic de récidive local. La présence d’une lésion hypermétabolique au niveau du canal anal est suspecte d’une récidive locale, mais n’est pas suffisante pour affirmer le diagnostic.
Auteurs : Maxime COLLARD, Charlotte FAVREAU-WELTZER, François PIGOT,
Alix PORTAL, Anne-Laure RENTIEN, Pierre TRÉMOLIÈRES, Aurélien VENARA,
Véronique VENDRELY, Carine VISÉE.
Aout 2023.